Y- t-il des personnes qui sont guéris d'un lymphome de hodgkin ???

Bonjour, si je peux vous rassurer, j’ai 50 ans j’ai été traité en 1991 pour une maladie de Hodgkin stade III Aa, il y a donc 21 ans.

Je vous relate les grandes lignes.
Au cours de l’été 1990, lorsque je rentre du travail je me sens fatigué et légèrement fiévreux. Des analyses de sang ne décèle pas d’anomalie importante, je pars en vacances, le repos fera du bien.
Le 30 août 1990, nous prenons livraison de notre maison.
A l’automne 1990, le soir j’ai les jambes qui me démangent, je prends une brosse à cheveux pour me gratter, mais bon ça passera.
Février 1991, je suis au téléphone, je me tâte le cou et je perçois une grosseur sur le coté droit. Le samedi suivant, je l’évoque à ma femme (issue du milieu médical) qui m’ordonne de prendre rendez vous au plus vite avec le médecin traitant.
Ce dernier me fait faire des analyses de sang, ainsi qu’une échographie, tout cela ne révèle pas d’anomalie. Le vendredi de la même semaine, il est décidé de faire une biopsie. Je suis agacé, les vacances scolaires commencent le soir même et je ne pourrais pas skier comme j’aime !

La semaine suivante le verdict tombe, maladie de Hodgkin, vraisemblablement stade 1.
Je me rends à l’hôpital ou je rencontre un médecin avec qui ça ne passe pas du tout.
Alors je rencontre un copain médecin qui me rassure en me disant : « c’est un mauvais diagnostic, mais avec de bons pronostics ! ». Toutefois il me conseille d’être suivi dans un autre hôpital, je me rends à Annecy et je trouve une femme merveilleuse en qui j’ai totalement confiance. Elle me demande si je souhaite poursuivre le diagnostic, et ma réponse est immédiate : oui. Un rendez vous chirurgical est programmé pour une splénectomie et pour une exploration chirurgicale.
Une semaine plus tard un nouveau verdict tombe, c’est l’oncologue d’Annecy qui m’appelle pour m’informer qu’il s’agit d’un stade III et que le protocole sera 8 cures de chimiothérapie!

Je me rends en consultation à Annecy, et je commence l’après midi même mes cures de MOPP ABV, je suis pressé, je ne congèle pas de sperme, j’ai déjà 3 enfants.
Je fais mes cures de chimio le vendredi, je dispose ainsi du week end pour récupérer et reprendre le travail le lundi. Je n’ai pas arrêté de travailler.
Après la 2éme cure, j’ai un ami qui organise une fête pour ses 30 ans, j’ai peur d’être fatigué et en fait je découvre que de faire la fête me fait un bien fou, je retiens la leçon et tous les week end qui ont suivi les cures, la maison était pleine de copains ou nous partions en week end chez des copains. Parfois ce fut dur, d’autant que je n’arrive plus à avaler le solupred, que les constipations sont gênantes, que les sinusites traînent…et surtout que mon corps n’est plus mon corps. Personne ne m’en avait parlé, mais mon odeur n’est plus mon odeur, je ne suis plus moi.
Je finis mes cures le 31 octobre 1991, soit 4 ans (à 1 jour près) après le décès de ma maman !

Depuis je vis normalement, mais en fait je n’avais pas vraiment arrêté, j’appréhende les prises de sang, mais surtout je suis devenu exigeant dans la vie, je ne veux rien me refuser, je veux tout vivre, car la maladie peut surgir à tout moment!

Lorsque mon oncologue m’a annoncé ma guérison, je lui ai expliqué comment j’avais vécu ma maladie, sans arrêter de travailler et en faisant la fête, elle m’avait dit d’écrire un livre, mais chaque individu est unique mon expérience m’appartient.

Merci
à ma femme,
à mes enfants que je ne voulais pas laisser orphelins
à Madame MARTIN

bonjour
je poste un nonveau sujet qui me viens à l’esprit

y’a t il des personnes parmis vous qui ont dépassés les 5 ans ( de rémission) !!! autrement dit “guéris”
je suis à 2 ans de réemission d’un lymphome de hodgkin stade II traité avec abvd (4 cures)

j’ai toujours des doutes qu’un jour je rechuterai que ce soit avant ou apres les 5 ans !!

alors est ce que des personnes pensent comme moi ??? qui ont eu le meme stade et le meme traitement que moi !!!

je me dis cette maladie est en moi pour l’instant ça bouge pas mais il é possible qu’un jours elle se declare autrement ( je vais dire sous forme d’un autre cancer ) je vous dis ça car pendant mes séances de chimio j’ai vu plusieurs personnes agées qui ont eu plusieurs cancer dans leurs vie !!!

je vous remercie

Bonjour Nadou,
Je n’ai pas de réponse à te donner mais ta question m’intéresse beaucoup.
J’ai eu un hodgkin stade 2 avec 6 cures d’abvd (un peu similaire à toi mon parcours).
J’espère que ta question aura des réponses.
Bonne fin de journée

merci de m’avoir repondu popo14
ta eu 6 cures d’abvd??
moi j’en ai eu que 4 !!!
ce que je trouve bizar ce que cette maladie touche j’ai l’impression que les personnes en bon etat général !! c t mon cas biensur !!!
d’ou le choc d’apprendre quand on a un "cancer " !!

Même réaction que toi quand on me l’a appris (après avoir attendu 6 mois entre la découverte du ganglion et l’annonce de cette maladie).
j’espère de tout coeur qu’il ne reviendra pas ni d’autre

Elle touche des personnes jeunes, donc à priori en bonne santé avant en général (ben oui avant de tomber malade, on va très bien, vive les lapalissades!).
Les tumeurs solides, plus fréquentes chez les personnes agées, notamment les cancers digestifs ou d’autres formes de cancers qui s’attaquent à des organes, ont une nette tendance à se métastaser, parfois des années après car ils peuvent mettre des années à évoluer.
On ne peut pas comparer deux cancers différents, ce sont des maladies différentes même avec pour base physiologique le même “mécanisme” de mutation d’une cellule ensuite reproduite.

Pour le cas du Hodgkin, c’ est un cancer “liquide” et il aurait alors moins de risque de rechute. Par contre je crois qu’une fois passé les cinq ans, le risque est davantage lié à d’autres cancers non dus à Hodgkin mais dus aux traitements qu’on a subis: chimio et radiothérapie peuvent faire des dégâts collatéraux aussi. Même si actuellement ils essaient de limiter cela en dosant mieux, en adaptant les traitements.
Mais pour te rassurer quand même: c’est rare! Je connais au moins une personne dans mon entourage qui a eu un Hodgkin stade 4, traité il y a plus de trente ans: il va très bien maintenant!

bonjour, bien sur qu’il y a des personnes qui sont guéris, mais sur les forums tu trouveras beaucoup plus de personnes malades car tout comme nous, elles viennent chercher des infos et du réconfort :wink:

maintenant il faut vivre avec ce qu’on a eu, on ne pourra pas l’oublier, et tout comme on a rien fait pour avoir ce hodgkin, seul l’avenir nous dira si on sera confronté a cette maladie.

en attendant le mieux à faire c’est de profiter de chaque jour :wink:

Bonjour Nadou et Popo 14, mon mari et moi, on a rencontre un electricien qui avait eu un Hodgkin stade 3,il y a 7 ans, traitement chimio, radio et autogreffe depuis il travaille a temps complet et les seuls effets lui restant sont d’etre toujours deshydrater donc il a tjs sa bouteille d’eau sur lui. Mon mari me dit egalement qu’il a un copain de la petanque qui en a eu un il y a 22 ans ( il a une soixante d’annee aujourd’hui) et qu’il n’a jamais eu de soucis de sante depuis si ce n’est les maladies saisonnieres habituelles( grippe, rhume, angine, bronchite). va voir egalement Madouska, elle a eu son allogreffe en 2004 et va bien depuis soit 8 ans apres et dieu sait que son parcours n’a pas ete facile, j’espere t’avoir rassure car nous on s’accroche a ses belles reussites…

Je connais un proche qui a eu hochkin à 14 ans aujourd hui 41 ans et il va super bien , voyage , kite surf , et fait un métier de fou , tout va bien et n à jamais rien eu d autre , sauf rhum , angine , bronchite etc … Alors on peut etre confiant

merci pour vos temoingnages précieux
ça me rassure un peux !!

Bonjour à tous,

Oui, on peut guérir d’un lymphome de Hodgkin. J’ai été malade en 1980, il y a donc 32 ans…
Les traitements étaient différents, probablement moins évolués que maintenant et plus “cancérigènes”. C’est ce qui explique que j’ai eu une leucémie 21 ans plus tard.
Et malgé tout cela, je suis toujours là.
Si mon parcours intéresse, je peux bien sûr développer.
Amitiés et courage à tous.

Bonjour Yves,

Bienvenu sur le forum et merci pour ton témoignage, effectivement il est fort intéressant. Si tu le souhaites, tu peux envoyer ton témoignage à notre webmaster pour qu’il soit publié en ligne…Il peut rester anonyme ou non…voici l’adresse mail pour le faire : webmaster@francelymphomeespoir.fr

Encore merci.
Amitiés,
Stef

CC HODGKIN est rare soi disant en parlant autour de moi j ai pu constater que non mais ceux qui sont gueri ne veulent plus en entendre parler!!! j ai deux personnes qui en sont “gueri” depuis plus de 5 ans et le comble c est cette troisieme personnes que j ai decouvert un beau jour et qui m a dit ouuuuh hodgkin je l ai eu !!! c etait … mon distributeur de prospectus!!! je l ai croisé pdt des années !!!qui m aurait dit que c 'etait un frere de combat!!! il vient de terminé les 5 ans!!!

Bonjour Stef et bonjour à tous les autres,

Cela faisait quelques jours que j’avais préparé mon message mais j’hésitais à le poster pour au moins deux raisons : mon âge (51 ans) apparemment assez éloigné de la moyenne des personnes qui échangent sur ce forum et l’ancienneté de ma maladie (il y a 32 ans) traitée par des thérapies qui ne sont certainement plus d’actualité.

Néanmoins, il m’a semblé que mon expérience, même si elle ne fut pas un long fleuve tranquille loin s’en faut, était porteuse d’espoir et qu’à ce titre, cela devait l’emporter sur mes craintes.

Alors Stef, comme tu m’encourages à le faire, je me lance :

Tout a donc commencé en juin 1980, à l’âge de 19 ans. Une perte d’appétit, une légère fièvre persistante, une fatigue certaine et de fortes transpirations nocturnes ont permis à mon généraliste de comprendre rapidement de quoi il s’agissait. Des examens à l’hôpital Saint-Louis (Paris) n’ont fait que confirmer le diagnostic. Peu porté sur les affaires médicales et sans doute peu désireux de savoir ce que j’avais, je n’ai eu connaissance de l’expression « maladie de Hodgkin » que quelques mois plus tard, presque au terme des traitements, ce qui parait a posteriori pour le moins étrange. On m’avait alors simplement parlé d’une maladie grave, nécessitant des traitements qui m’empêcheraient, au moins dans un premier temps, de continuer à vivre normalement. Je ne suis même pas sûr, malgré les termes employés (chimiothérapie, radiothérapie…), d’avoir eu conscience que j’avais un cancer, c’est dire l’état d’ignorance (les psy parleraient peut-être de déni) dans lequel je me trouvais. Lorsque je lis vos messages, la précision avec laquelle vous analysez votre maladie, les termes scientifiques précis que vous employez et la grande lucidité dont vous faites preuve, je me dis que j’étais à des années lumière de pouvoir avoir ce regard si pointu sur la maladie, ses traitements et ses conséquences.

32 ans après, je ne garde que peu de souvenirs de la chimiothérapie : il s’agissait du protocole MOPP, à raison de 2 injections (j et j+8) répétés 3 fois avec un espace d’un mois entre chaque « cure ». Cela se pratiquait le jeudi et je me souviens essentiellement du nombre incroyable de vomissements qui s’en suivaient, principalement la première journée, un peu moins la deuxième et presque plus la troisième, ceci à 6 reprises donc, en juin, juillet et août 1980.

Je garde de la radiothérapie (24 séances) un petit point « tatoué » au milieu du thorax et le souvenir d’un placement méticuleux de « briques » posées sur une plaque de verre pour délimiter la zone d’irradiation.

Avec la forme retrouvée, je pensais être guéri et en avoir terminé avec les traitements. On m’annonça alors qu’il était nécessaire d’enlever la rate, organe potentiellement atteint. La splénectomie fut pratiquée quelques semaines plus tard. L’analyse de l’organe enlevé révéla qu’il était sain.

Quelques mois après, des symptômes proches de ceux rencontrés en juin 1980 ont conduit les médecins à pratiquer des prélèvements ganglionnaires (médiastinoscopie et thoracotomie sous anesthésie générale) avant que la situation ne redevienne normale.

En un peu moins de 10 mois, chimiothérapie, radiothérapie, splénectomie et prélèvements ganglionnaires avaient donc eu raison de cette maladie.

Une vingtaine d’année s’est alors écoulée, plutôt bien, mais régulièrement ponctuée de péricardites plus ou moins sérieuses (inflammations de l’enveloppe entourant le cœur).

A la fin de l’année 2001 (21 ans après la maladie de Hodgkin), une perte d’appétit, une fatigue assez générale et un état fébrile ont conduit mon médecin généraliste à faire pratiquer différents examens, dont un prélèvement de moelle qui a permis de poser un diagnostic clair et net : leucémie aigüe lymphoblastique. A la question posée instantanément (Docteur, est-ce que je vais m’en sortir ?), la réponse fut : « Je ne peux pas vous dire ».

Une place fut trouvée dans les minutes qui suivirent et j’étais admis, dès le lendemain, dans le service d’hématologie de l’hôpital Saint-Antoine.

La chimiothérapie administrée ressemblait peu à celle que j’avais connue 21 ans plus tôt. Elle était pratiquée de manière diffuse au cours de longs séjours à l’hôpital (plusieurs semaines à chaque fois) alors qu’elle était pratiquée en hôpital de jour pour Hodgkin, elle ne générait pas ou peu de vomissements contrairement à la première fois (le ZOPHREN de 2002 était-il plus efficace que le PRIMPERAN de 1980 ?) mais provoquait en revanche un état de fatigue tel que la simple position assise dans le fauteuil à côté du lit pendant quelques minutes relevait de l’exploit physique.

Plusieurs séjours à Saint-Antoine se succédèrent entre décembre 2001 et juillet 2002, à l’occasion desquels on m’administrait une chimiothérapie dont les principaux effets étaient les suivants : grande fatigue, perte de poids (20 kg en quelques semaines), perte d’appétit au point d’avoir des nausées à la simple évocation du nom des plats constituant mon plateau auquel, vous l’avez compris, je ne touchais pas. Peu de douleurs fortes au final, hormis les biopsies de moelle ou la chimiothérapie par injections dans le bas du dos.

Un donneur compatible non apparenté fut rapidement trouvé et la greffe de moelle eut lieu en août 2002, au cours d’un séjour de 5 semaines dans une chambre stérile, « à flux laminaire ». Un souvenir parmi beaucoup d’autres : la prise de 640 comprimés de BUSULFAN, à raison de 40 comprimés toutes les 6 heures pendant 4 jours.

Les principaux effets secondaires furent l’œuvre de la forte corticothérapie qui suivit la greffe.
Il y eut tout d’abord un diabète « cortico-induit » conduisant à un coma diabétique et qui rentra rapidement dans l’ordre, grâce à l’insuline et à la diminution progressive du volume de cortisone absorbé.
Plus embêtant, il y eut une ostéo-nécrose de la tête fémorale droite, ce qui nécessita la pose d’une prothèse totale de hanche.
Les péricardites évoquées plus haut continuent également. Des examens plus poussées (IRM cardiaque notamment) montrent un péricarde « radique », c’est-à-dire ayant été endommagé par la radiothérapie.

A la question posée un jour à un médecin sur le lien possible entre Hodgkin et leucémie, celui-ci me répondit : « A l’époque (1981), vous avez eu des traitements anti-cancer hautement cancérigènes ».

J’ai donc maintenant 51 ans, avec une maladie de Hodgkin qui date de 32 ans et une leucémie de 10 ans. Ce ne fut pas toujours simple, mais ça vous le savez tous. On se dit que ça valait quand même le coup ; on se dit aussi que si ça devait recommencer, ce serait difficile d’y retourner. On se demande ce qu’on a fait pour mériter ça mais on se dit aussi que d’autres, qui n’ont rien fait non plus pour le mériter, n’ont pas la chance de pouvoir encore en parler.

Je ne voudrais pas qu’on retienne de mon témoignage la relation entre Hodgkin et leucémie car je pense qu’elle est malgré tout assez rare et très probablement due à des traitements plus guère utilisés.
En revanche je voudrais qu’on retienne que 32 ans après une maladie de Hodgkin, on peut être toujours là et plutôt bien.

Je souhaite à tous les malades une guérison complète et rapide et à leurs proches beaucoup de courage.

Merci Stef pour tes encouragements à témoigner.

Très amicalement.

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Merci Yves1 de ton témoignage…

nadou37 lol jai une question moi on ma failli faire le beacopp mais finalement c t labvd
tu peux me dire plus comment ça se passe pr le beacop ? c vraiment plus fort que l’abvd appartment tu etait hospitalisée ?? merci

merci yves de ton temoignage et oui m abvd et beaccop sont devenu les STANDARD suite a l apparition de ces leucemies!

Merci Yves d’avoir partager ton experience et nous qui sommes en plein combat, la seule chose que nous retenons: c’est l’espoir et ainsi pouvoir rever de faire comme toi dans 32 ans raconter son histoire avec tant de details mais aussi de simplicite face a ce combat que tu as du mener seul et qui a l’epoque n’avait pas toute l’avancee et les soins anti nauseeux que nous avons aujourd’hui et je ne crois pas que tu etais naif a 19 ans mais tout simplement il n’existait pas toute cette technologie qui permet a chacun de raconter mais aussi de rassurer les autres alors un grand MERCI de nous avoir fait partager ton temoignage.

Merci beaucoup à toi Yves pour ce témoignage, cela réconforte pas mal de personnes je pense.
Bon courage à tous et garder le moral (même si ce n’est pas facile par moment)

Un grand merci Yves pour ce fabuleux témoignage , nombreux ceux qui en en puiseront beaucoup de force.

Encore merci

Amitiés