[quote=marie34]Bonjour!
Ioana, je suis en admiration devant ta “sagesse” lorsque tu dis que la maladie t’a apporté des choses positives…
Moi je n’arrive pas encore à tirer le bon de tout ça! ( arrêt du sport, éloignement avec mon fils de 2 ans pendant 6 mois, gros changements physiques qui ont impacté sur ma vie de couple, absence de compréhension de mon employeur, gros stress de mes parents et de mon mari… et j’en passe !)
Et quand je refais du judo aujourd’hui les gens sont “craintifs” pour moi : “t’es sûre que c’est pas trop tôt?” “fais attention, ménages toi”…alors que moi je déteste (mais vraiment!) qu’on me plaigne et qu’on s’appitoie sur mon sort…[/quote]
Merci Marie pour ton mot En même temps, il est vrai que j’ai été très “chanceuse”, si je peux dire ça comme ça…
Je n’ai pas été obligée d’arrêter le sport, puisque j’ai continué le Yoga, tant bien que mal (à cause de mon genou aussi…). Pour les changements physiques, certes, j’en ai eu, mais bon, à la base, je suis en sous-poids, et là, j’ai encore perdu 8 kgs pendant la chimio, ce qui fait que je me retrouve à 44 kgs pour 1m63, à présent. Mais bon, ça m’agace de temps en temps, mais je ne peux pas dire que j’en souffre, pas à cause de ce changement, en tout cas.
Quant à ma vie de couple, bah… comme je n’en avais pas de toute façon, ça simplifie les choses, on peut dire
Par contre, mon employeur, mes collègues ont été exemplaires, leur attitude, extraordinaire. Tout d’abord, j’ai des collègues de travail qui sont devenus des amis à présent, tellement ils m’ont soutenu dans cette galère. Puis mon chef, même récemment (je passe régulièrement au travail, en moyenne une fois tous les dix jours) m’a dit de surtout ne pas anticiper en me pressant, de rester en arrêt et durtout, de bien prendre mon temps, le temps qu’il me faut pour TOUT récupérer; il me l’a répété trois fois, parce qu’il me connais et il sait qu’au fond, je suis une bosseuse Sa femme aussi est une de mes copines, à présent, elle m’a aidé en me faisant du Reiki, pendant la durée de mon traitement…En plus de mes collègues, j’ai eu l’opportunité de connaître des gens formidables, que je n’aurais sans doute jamais croisé, sans la maladie…
Quant à ma famille, c’est encore une autre histoire, et une belle: j’étais disons en froid avec eux, pour certaines raisons, en plus de ça, o,n est très éloignés géographiquement (ils vivent tous à Bucarest, ville de ma naissance et de ma première jeunesse :)). Avec l’arrivée de la maladie, ma mère s’est rapprochée de moi, elle, qui étais assez froide pendant un certain temps, elle a sauté dans le premier avion pour prendre le relais et me soigner pendant la période de la chimio… Je rajoute qu’en plus de ça, mon ex-mari, le papa de ma fille, a arrêté de travailler pendant quatre mois, pour pouvoir rester à plein temps prendre soin de moi (il vit dans la région parisienne et moi, près de Luxembourg, dans le nord-est de la France, bref…)…Et a permis à cette occasion à ma fille, de vivre “normalement” son adolescence, avec une certaine insouciance, due à l’âge (elle avait 16 ans l’année dernière)… donc encore, que du bonheur!
C’est marrant de raconter ma vie de cette façon, mais je dis tout ça parce qu’il est vrai, je me considère très chanceuse!
Et pour conclure tout ça, bien sur, comme beaucoup d’entre nous, malgré tout, j’ai les séquelles de la chimio, la fatigue, certaines douleurs, le PAC qui m’empêche de m’entraîner pour l’instant, pour la plongée, la déprime post-traitement, etc… mais je suis patiente, j’espère au fond de moi que tout ça va passer, avec le temps…
Je te comprends aussi parfaitement de détester la “crainte” des gens vis-à-vis de ta reprise du sport, s’apitoyer comme ça sur le sort de quelqu’un… J’aurais la même réaction que toi, ça m’agacerait même terriblement…