Pensée à la mort...(Sujet sensible, personne sensible éviter ce sujet)

Je recommande aussi à tous le monde “Encore combien de jours, maman” de Ségolène de Margerie. C’est un magnifique témoignage d’une personne qui a eu le LH. C’est un bouquin qui est sorti en 2012. C’est très bien écrit et la fin est belle et super positive malgré son dur parcours. On se sent moins seule dans cette galère.

Hello rei,

Tout d’abord, bravo pour ton courage d’écrire cette file!!
Tu dois être très costaud et je vois par rapport aux "bobos"de ton entourage que tu as de saines et normales réactions…

Je pète aussi un câble parfois quand j’entend mes proches se plaindre sans arrêt d’une douleur par ci par là…Moi je me bats toutes les secondes même pour dormir et trouver une bonne position sans douleurs…
Evidemment la mort se balade autour de nous dès l"annonce du diagnostic!

Alors on passe par différentes étapes qui s"apparentent au deuil; et la on fait le deuil de sa vie, on refait le film et on se demande ce que l’on en a fait.Après il y a l’étape de l’Acceptation quand démarre le traitement et le soulagement à la REMISSION
On se dit que la chance est là malgré tout est que l’on a un petit sursis.

Je n’ose pas imaginer le trouble pour les gens jeunes comme toi, moi ma vie est derrière moi même si je n’ai QUE 46 ans…
J’ai eu le temps de construire mon couple, de faire deux enfants et je suis fière de pouvoir les accompagner encore un peu vers leur vie d’adulte.J’ai même fait une liste de tout ce que j’avais fait dans ma courte vie et ce qui me restait à faire…
Résultat je veux encore voyager avec mes enfants et partager avec eux le maximum de choses.

Courage à toi et à vous tous
biz
OTR

Ca fait un moment que j’hesite a poster sur cette file mais je vais me lancer…

Aussi bizarre que cela puisse paraitre, la rechute me fait angoisser, mais pas directement la mort. Je suis assez pragmatique la dessus: on y passe tous un jour, tot ou tard et en faisant au moins 50km par jour de voiture, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Par contre ce que represente une rechute: les traitements, les effets secondaires, les douleurs etc, ca, ca me fait flipper!!! Et puis bien sure, comme tout le monde, j’ai peur de perdre quelqu’un que j’aime, un proche. Finalement, j’ai plus peur de la souffrance emotionnelle et morale que de la mort en elle meme je crois. Mais de la a dire, que je n’en ai absolument pas peur, ca non, je ne peux pas.

Salut à tous, je souhaite également apporter ma contribution à ce sujet.
Chacun de nous a eu cette peur. Quand on parle de “cancer” le premier lien qu’ on fait c est la mort, la première peur qu’on a c ‘est elle aussi. C est pour cela que ce mot fait si peur, que les médecins n’osent tellement pas employer.
Durant mon traitement, je n’ avais pas peur, c était tellement dur que je voulais la rejoindre.
Après mon traitement je ne savais plus vivre, comment revenir de tout ça, reprendre une vie normale avec cette épée damoclés, j’ aurais voulu y rester.
Maintenant au bout de 3 ans, je suis revenue, j ai changé de vie, de métier, de projet, j ai beaucoup réfléchis aussi. C est pas la mort que me fait peur, c est de ne plus vivre.

mikkie14 , je crois que tu a resumer en quelque mot : j’ai plus peur de la souffrance, emotionelle, physique et morale que de la mort…Ces un sentiment qui ce melange…

Je pense que c’est normal, il faut juste (oui je sais, facile a dire) que ca ne nous bouffe pas la vie… La chirurgienne m’a dit que ces sentiments avaient tendance a s’estomper plus le temps passe. Elle m’a dit qu’il fallait compter environs 2ans post-traitement (mais je suppose que comme pour tout le reste, ca depend des personnes) pour reussir a recommencer a se sentir un peu plus en securite et du coup plus serein sur ces questions la. Comme on dit, il faut laisser le temps faire son oeuvre. Mais cette peur restera quand meme plus presente chez nous que chez d’autres je pense de par notre histoire…

Bonjour,
Je me permets de m’introduire dans cette discussion qui est essentielle - puisqu’elle touche à l’essence de la maladie. Vous me permettrez de m’épancher un peu.
La crainte de la mort était chez moi paralysante; je la craignais lorsque je mettais le contact sur mon scooter, lorsque je prenais l’ascenseur. Elle m’empêchait de dormir.
Depuis que je suis malade, je n’en ai plus peur. La mort, en elle-même, cette assurance que je puis ne plus être, et que tout continuera comme si je n’avais jamais été, tout cela m’importe peu; mes proches parleront de moi à voix basse, et de moins en moins, et avec eux, lorsqu’ils auront disparu, j’aurai disparu tout à fait, et cela n’a aucune importance.
Ce qui me rend malade d’angoisse, en revanche, c’est l’agonie. Vous savez, l’agonie, c’est, par définition, “la dernière lutte”. Or, le monde médical, aujourd’hui, peut nous faire lutter longuement, sans espoir de guérir tout à fait. J’ai vu, et j’ai parlé, dans les salles d’attente ou des chimiothérapie de l’hôpital de jour, à des gens dont le cancer était généralisé; les os, la moelle, les poumons; l’un d’entre eux n’avait plus de dents, et devait mettre une coque pour se lever, car on lui avait prélevé deux vertèbres. Il vivait pourtant, il avait sa chimiothérapie toute les semaines, elle durait 4h, et cela faisait quatre ans. Il ne travaillait plus. Sa femme non plus. Ils ne se parlaient pas pendant les quatre heures, regardaient dans le vide, attendaient.
La crainte n’est pas la mort, mais l’immense quantité d’épreuve physique - nausée, vomissement, impuissance, douleurs abdominales, troubles digestifs - et morale - défiguration, dépressions, angoisses - que la médecine actuelle peut nous infliger avant la guérison, ou la mort.
C’est le tribut que nous avons à payer afin d’espérer; il se peut que ses épreuves mènent à la vie, mais elles peuvent mener à la mort. Et je ne crains que cette annonce de mon référent, me disant “qu’on va continuer à se battre”, mais “qu’il n’y a plus beaucoup de chance”. Alors, quoi faire? Accepter d’être malade, fragile, d’être à la fois un objet d’amour, mais un poids pour ses proches, de n’être plus angoissé en n’étant plus tout à fait soi, grâce aux médicaments, d’abolir ses ambitions professionnelles et personnelles, car chacun d’entre nous sait qu’il est très difficile, si notre conjoint(e) nous quittait, de trouver un être suffisamment attaché pour accepter la lourdeur du traitement. On accepte pas de vivre avec quelqu’un qui doit se piquer, qui est malade, qui ne peut, parfois, pendant des jours, pas se lever de son lit.

  • Voilà ce qui m’angoisse. La mort, non. Nous ne serons plus, ça n’importe pas. D’autres vivront, nous serions morts. Mais si le cancer nous a, nous ne mourrons pas de la mort violente d’un accident de voiture, d’une rupture d’anévrisme, ou d’une fièvre qui nous emportera. Si nous mourrons, cela prendra des années, ruinant notre courage et la vie de ceux que nous aimons - jusqu’à finir par passer plus de temps dans ces chambres aseptisés, accroché à un arbre à perfusion, lui-même accroché à un mur, dans le bruit des sonneries, des infirmières au ton enjoué - nous mourrons dans le cirque stérile des hôpitaux modernes.

    Ai-je réussi à vous faire sentir cette angoisse? Si oui, j’en suis navré pour vous. Si non, j’en suis navré par mon écriture.

Scotchee…mais toute a fait et meme parfaitement vrai…

Comme Rei, c est tres bien ecrit et tellement vrai…