Hm. J’ai lu quelques conseils concernant la nutrition. Personnellement, je n’en ai suivi aucun. J’ai l’habitude de saler mes plats; je les salais. Lorsque je n’étais pas en aplasie, j’ai tâté du Mac-Do, des sushis, je crois que rien n’a été épargné par mes crises boulimiques.
La principale fatigue était celle de l’hospitalisation. Il faut faire attention, faire la part entre la fatigue du protocole, et la fatigue psychique. Ce fut l’une de mes grandes découvertes lors de mon premier protocole, bien moins agressif; les anxiolytiques, puis les antidépresseurs, ont fait totalement disparaître des symptômes que j’imputais à tort à la chimiothérapie; les réveils avec des maux de ventre, une nausée suite à l’injection…
J’ai plutôt bien supporté les BEACOPP, physiquement. Sous aplasie, je me sentais comme tous les jours, nous faisions seulement très attention, avec mon amie; nous ne dormions plus ensemble, je ne buvais que dans des bouteilles d’eau individuelles, je ne prenais que du lait dans des bouteilles individuelles, et faisais attention à manger les plats chauds, à boire mon café au lait chaud; sans quoi je le jetais sans regret. Ainsi, pour trois jours de paranoïa, nous avons évité l’écueil de l’hospitalisation en urgence pour fièvre.
Quant aux injections de granocytes, rien à faire; j’ai toujours eu mal pendant 24 heures, au bas du dos. Enfin, quand je dis “rien à faire”; le mal est remédiable. On conseille à l’hôpital du Doliprane, mais en forçant un peu, on peut avoir de la Lamaline, qui est à base d’opiacée. Avec ça, plus aucune douleur, plutôt une sensation d’euphorie.
Enfin, pour ton et tes vomissements à distance de la chimiothérapie, c’est effectivement très probablement de l’anticipation. Le J-8 était pour moi un Enfer, j’ai écrit sur mon blog pourquoi; cette injection de 15 minutes prenait près de 5 heures, grâce à une équipe et une organisation d’une efficacité redoutable. Je haïssais cet endroit. Résultat? Tous les J-7, absolument tous, j’étais malade dès le matin, et passais ma journée à vomir, ou à avoir des nausées.
Contre ça, je n’ai trouvé aucune solution - hormis peut-être les anxiolytiques, qui permettront de relâcher la pression.
Il faut se dire (c’est dur) que la chimiothérapie est le traitement, et non la maladie, et se rappeler des souffrances que le cancer, lorsqu’il fut diagnostiqué, entrainait avec lui, pour s’en convaincre.