J’approuve tout à fait le message de Guillaume.c2. Après avoir goûté 4 cures de DHAP, on a le droit d’être chimio-dégoûté. Le DHAP a laissé la maladie se développer tranquillement chez moi.
J’ai ensuite connu le Brentuximab. Il s’agit d’une injection de 30 minutes, en hôpital de jour, qui ne laisse ni fatigué, ni nauséeux.
Je ne comprends pas ton refus. Refuser le Brentuximab après avoir connu 4 cures de DHAP, c’est refuser un verre d’eau après 4 verres de vodka, parce qu’on commence à être ivre. Ça n’a aucun sens, et dans ton cas, ça équivaut à un suicide. (Et, de surcroit, à un suicide douloureux. Tu n’as pas encore connu les affres de Hodgkin. Elles ne laissent pas insensible, avec leur fièvre, leurs difficultés respiratoires; elles sont bien plus douloureuses que deux heures, en tout, d’injections badines).
Que l’on souhaite crever plutôt que d’affronter cette maladie, je peux le comprendre, surtout quand les traitements sont lourds, ont des effets indésirables forts. Mais le Brentuximab ne fait pas perdre les cheveux - rien -. Je n’ai eu, avec ce produit, aucun effet secondaire, aucune gêne.
Tout comme le dit Guillaume c.2, être chimio-réfractaire, comme c’est mon cas, et même multi-réfractaire, comme c’est encore mon cas, ne signifie pas qu’on résiste à “la” chimiothérapie, car il n’y a pas “une” chimiothérapie. Il y a différentes molécules, auxquelles nous sommes sensibles, ou non.
Il s’avère que l’autogreffe a une forte chance de réussite, si la maladie est en phase régressive. Or, le Brentuximab permet d’attaquer efficacement la maladie. On le propose en dernier recours, puisqu’il est hors de prix.
Vouloir mourir est une chose, mais encore faut-il le vouloir pour de bonnes raisons. Mourir par préjugé, c’est con.
PS: Hodgkin n’est pas quelqu’un qu’on fait attendre dans son anti-chambre, le temps de finir sa partie de Bridge. Il est pressant, entre par la fenêtre, sort du parquet. Le faire attendre pendant que tu essayes les médecines alternatives, c’est réduire les chances que le Brentuximab ne fonctionne. C’est différer une étape totalement indolore, et la charger d’urgence et de douleurs. Parce que, quand Hodgkin s’agace, et comme à se faire entendre, il se fait entendre fort. Quand il m’a pris mon ganglion sus-claviculaire, je t’assure que la chimiothérapie, le DHAP, le BEACOPP renforcé, me semblaient des injections de glace à la vanille. On se sent mourir, et mourir, l’air de rien, ce n’est pas très agréable.