Me revoilà avec des nouvelles… ou plutôt pas de nouvelles. J’oscille entre colère et découragement, on ne fait que me balader, je passe ma vie dans les salles d’attente de cliniques pour me faire renvoyer de médecin en médecin, tous plus condescendants les uns que les autres qui me prennent pour une hypocondriaque.
J’ai donc vu deux médecins du service de médecine interne de l’hôpital. On m’a posé plein de questions de type “prenez-vous des drogues dures ?” mais on m’a à peine auscultée. Ils ont regardé mon gros ganglion cervical, constaté que j’avais le cou truffé de ganglions plus petits palpables et ont conclu… que c’était sûrement dû au fait qu’il y a un mois j’ai eu mal à la gorge (sans fièvre ni rien) pendant 2 jours.
Voilà voilà.
Je demande alors : “et mes vertiges, étourdissements, sensation d’oppression au thorax, essoufflement ? et ma tension artérielle qui a chuté de manière impressionnante (je le sais pour l’avoir prise moi-même à l’appareil en libre service à la pharmacie car aucun médecin n’a jugé bon de me la mesurer, ni d’écouter mon coeur, par exemple) ? Et ma sensation d’épuisement total bien qu’en ce moment je ne travaille pas et que je dorme bien ?”
Réponse : “ça n’a sûrement rien à voir avec vos ganglions”
Ah ?
Je pose alors une autre question (je vois clairement que je les énerve : ils ont la main sur la poignée de la porte et je les retiens avec mes questions) : et si ce n’est pas un lymphome (ce que je suis prête à accepter, hein :), c’est quoi, alors ? Comment expliquez-vous un ganglion cervical de 2,5 cm, un autre de 1,5 cm, plein d’autres petits qui ne disparaissent pas voire continuent d’apparaître depuis plus d’un mois ?
Réponse (celle que j’entends depuis un mois) : on attend. Revenez nous voir si ça ne passe pas, si vous êtes inquiète.
Mais je SUIS inquiète !
Bon alors on vous prescrit un test HIV, pour la routine (la seule chose que je suis à peu près certaine de ne pas avoir).
Voilà où j’en suis. Vous me trouverez un peu amère, mais il faut savoir qu’au Québec tout se passe très différemment d’en France. Les médecins sont pressés, ils ne se sont même pas assis, ils ont gardé la main sur la poignée de la porte tout le temps, ils n’ont pas l’habitude qu’on leur pose des questions et ils ont levé les yeux au ciel quand j’ai eu le malheur de demander ce que j’avais. Ce n’est pas comme en France où on arrive à un RV, on n’attend pas (j’avais RV j’ai attendu une heure quand même), où le médecin est assis derrière son bureau face à vous, vous garde 30 minutes et répond à vos questions. Ici on est expédiés (même si je sais qu’une fois qu’on est diagnostiqué, on est bien pris en charge. Le tout est de parvenir à être diagnostiqué…).
Je n’ai pas la possibilité de prendre RV avec un spécialiste, hémato ou autre, il me faut une recommandation d’un médecin pour ça et ils ne veulent pas m’en faire une, je dois attendre (le sacro-saint mot que j’entends à longueur de temps). Je suis donc coincée.
Je pourrais rentrer en France, payer tout de ma poche puisque je n’ai plus de sécu là-bas, mais je suis si épuisée que je ne m’en sens même pas capable. Franchement je me sens désemparée, je ne sais pas quoi faire, vers qui me tourner ? Dois-je insister ? Renoncer et les croire sur parole ? Le coup des 2 jours de mal de gorge il y a 2 mois, ça me semble léger comme diagnostique, sur la base d’une prise de sang et d’une échographie cervicale.
Désolée pour ce long message, je crois que j’avais besoin d’évacuer tout ça, je n’ose pas trop en parler à ma famille (de grands stressés devant l’Éternel) alors ici je me lâche
Merci de votre écoute (de votre lecture) !